Il existe sur le continent d'Atalahan un assassin du genre... Spécial. Un tueur de l'ombre qui ne serait motivé ni par l'argent, ni par le sadisme. Mais par la vertu et l'honneur. Un forban qui ne serait mandaté ni par un fonctionnaire corrompu, ni par un noble jaloux. Mais par les esprits de la nature et l'âme des ancêtres.
   Vous avez du mal à me croire ? Je vous comprends. Alors laissez-moi vous raconter la courte histoire de celui que l'on surnomme la "Hache des Rêves".

   Tout commença dans un coin reculé du continent dévasté lorsqu'une femme de la tribu des Torses-de-Hocontes retrouva, acceuillit et soigna un animal blessé. Touchée par ses soins et son attention, une fois soignée la créature révéla sa véritable apparence et la soigneuse découvrit qu'elle avait offert l'hospitalité à l' " Esprit-totem du singe". Ce dernier remercia chaleureusement celle qui était la femme médecine de la tribu et pendant qu'il recouvrait petit à petit ses forces, il offrit grâce à ses pouvoirs magiques bons nombres de présent aux Torses-de-Hocontes. Lorsqu'il eut cicatrisé l'ensemble de ses blessures, l'esprit bienveillant dû partir de là d'où il venait. Mais pendant son séjour, lui et la femme-médecine s'étaient grandement rapprochés et c'est ainsi que la future mère tomba enceinte de celui qui se nommera Tatunka.

   La femme dut alors élever seul son enfant, mais elle l'aimait plus que tout et elle avait vue dans un rêve qu'il serait capable d'accomplir de grandes choses. Le jeune Tatunka grandit alors dans une tribu de guerrier et de chasseur-cueilleur. Dès qu'il était en âge de marcher, les guerriers le prirent sous leurs ailes et commencèrent dès lors son difficile entraînement. Ils lui enseignèrent à nager dans un courant difficile, à endurant la chaleur étouffante aussi bien que le froid glacial, à mépriser la douleur et la mort, à courir des heures durant sans s'essouffler, à reconnaître les traces, traquer le gibier, le mettre à mort, comment se battre et survivre face aux bêtes et aux hommes ainsi que face à la nature elle-même. Il fut également formé aux maniements de la dague, de la hache, de la masse, de la lance, du bouclier, du bola ainsi que de l'arc.
Quand il n’apprenait pas au côté des chasseur, sa mère prenait le relais et lui enseigné la sagesse ainsi que le secret des plantes et les mystères de la nature et du Ciel.

   C'est à son quinzième printemps que sa vie prie une tournure définitive. En effet, la veille il fit un étrange rêve dans lequel ses ancêtres lui vinrent rendre visite, il se souvient juste qu'ils étaient en cercle autour de lui et parlaient de lui, comme pour faire le bilan sur son apprentissage, juste avant de se réveillé, une vielle femme s'approcha de lui et lui dit: " Si tu te souviens de ce rêve à ton réveil, alors c'est que la Terre-Mère t'a donné la lucidité de ta mère, mais surtout le don de ton père. Alors si c'est le cas, ouvre bien les yeux, car ils verront un monde que peu de personne pourront voir, découvre se monde, devient amis avec ses habitants et tu accompliras de grandes choses. "
   A son réveil, le jeune Torse-de-Hoconte se précipita afin de raconter son rêve à sa mère. Cette dernière, intriguée, lui dit alors de partir s'asseoir prêt du Totem, d'observer jusqu'à ce que la nuit tombe et de lui rapporter ce qu'il a vue de spéciale par la suite. Le jeune homme s’exécuta, il s'asseya prêt du totem et observa. Au soir, Tatunka courut vers sa mère et lui raconta, les yeux grands comme la chouette, qu'il avait vue des petites êtres ailées danser autour d'un joueur de flûte, qu'il avait vue une créature ophidienne dans le feu sacré en train d'en grignoter le bois ainsi que des bonhommes de pierres se balader un peu partout dans le camp en inspectant chaque plante sur leur passage. Un sourire aux lèvres, sa mère lui confia alors qu'il avait reçu le don de son père.
   Tatunka n'avait jamais connu son père et ses yeux ainsi que son étrange queue n'ont jamais était un problème d'intégration pour lui, au contraire, il était perçu comme une bénédiction. L'Esprit-Totem du singe a laissé par ses actes généreuse et brave une bonne impression dans la mémoire de la tribu. Le jeune guerrier n'a jamais connu son père, mais avait pour lui une profonde admiration.

   Sous les conseils de sa mère, l'adolescent passa de plus en plus de temps à apprendre à parler et à communiquer avec les esprits et ses efforts furent récompensés. Bien que de nature neutre et impartiale, ses derniers étaient tout de même touché par sa curiosité, son respect et ses bonnes intentions.
Ainsi, bâtard et esprits se parlèrent fréquemment et n'hésitèrent pas à se rendre service mutuellement, l'un en agissant dans le monde réel pour le compte des êtres invisibles et l'autre en agissant sur la nature et l'environnement pour aider l'être matériel.
   Il aurait sûrement passé l’entièreté de sa vie dans sa tribu si un autre rêve n'avait pas tout changé. Il s'en souvenait comme si c'était hier, car les esprits étaient particulièrement agités ce jour-là. Dans son rêve, il reçut de nouveau la visite de ses ancêtres, ils étaient paniqués, apeurés, L'esprit du chef du clan expliqua alors à Tatunka qu'il devait partir car le grand "Démon-Lézard" se diriger vers la tribu à grand pas, suivie par la mort et la désolation. Le jeune guerrier clama fièrement qui combattra et vaincra alors le démon afin de sauver la tribu, mais c'est avec une grande tristesse sur le visage que le chef de clan confia :

" Ton courage est admirable, mais il est déjà trop tard et il est bien trop puissant pour toi. Nulle bête, nulle arme et nulle tempête ne peut le stopper, car il s'agit du grand Démon-Dragon qui ravagea le monde il y a de cela des lunes et des lunes. A cette époque, notre tribu ne dut sa survie qu'a un ancêtre du village qui, autrefois, partie seul à la rencontre de l'être malfaisant et effectua des pitreries afin de distraire la bête dans l'espoir que cela amènerai sa clémence. Et ceux jusqu'à mourir d'épuisement. Ce dernier alors, animé par le sadisme, décida de "récompenser" ses cabrioles en rajoutant uniquement quelques années d’existence supplémentaire à la tribu.
Nous sommes venue, car tu es le seul qui puisse être sauvé. Quand tu te réveilleras, les esprits du vent t'auront conduit dans un lieu sûr. Ta tâche sera alors de venger la tribu et de trouver un moyen de tuer le grand Démon-Lézard afin de sauver l'équilibre de la nature et des mondes. Tel est ta mission."

   Il se réveilla avant d'avoir pu ouvrir la bouche, il était étendu sur une plage, seul, avec pour seul bien ses vêtements et quelques armes.

   Il explora alors ces nouvelles terres qui lui étaient jusqu'alors inconnue. Il fit rapidement connaissance avec le monde dit "civilisé", il découvrit alors tout les tourments, la corruption et la folie des hommes. Les valeurs de ces êtres étaient à des années-lumières de ce qu'on lui avait inculqué.
   Mais bien heureusement, les esprits sont présent peu importe les pays. En discutant avec eux, il découvrit que ces hommes avaient depuis longtemps perdu leur chemin sur la voie de la Terre-Mère ainsi que celui du cœur.
En chemin, il découvrit rapidement que les hommes pouvaient être pires que les démons.

   Les jours passèrent et la frustration et la colère grimpa dans le cœur de Tatunka, les atrocités commis par les "civilisé", aussi bien la nature que ses semblables assombrissait son cœur.
Fort heureusement, il s'en aperçut assez tôt, et prit les mesures appropriées pour calmer sa rage.
   Mais il ne pouvait néanmoins rester les bras croiser face à tout ce qui se passait, c'est pourquoi il commença alors à proposer ses services aux esprits et aux ancêtres afin de les aider à se débarrasser de leurs fardeaux avec pour unique prix leur aide ainsi que leur reconnaissance.
   Et si vous ouvrez grand les oreilles, vous pourrez déjà commencer à entendre le vent murmurer le nom de guerre qu'il s'est choisi: "La Hache des Rêves".

   Et c'est ainsi que je vais clôturer la petite histoire du jeune Tatunka, le sauvage qui souhaite arracher les mauvaises herbes afin d'embellir le jardin et la rendre ainsi civilisé.
Hein ? Vous vous demandez si tout ce que je viens de raconter est vrai ? Comme dans toute histoire, il y a des zones d'ombre et de mystères comme des parts de vérité. La vraie question serait plutôt: Souhaites-tu vraiment le rencontrer pour le savoir ?